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Sommet Afrique-France:
Adam Dicko “ on veut une rupture complète de la posture paternaliste”

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Le sommet proprement dit s’est ouvert ce vendredi 8 octobre 2021 à Montpellier avec la plénière en présence du Président Français Emmanuel Macron. Cet évènement majeur de ce grand rendez-vous entre l’Afrique et la France qui est à sa 28ème édition, au format nouveau ( sans la présence des présidents Africains) a plutôt privilégié le dialogue entre l’ancienne métropole et la jeunesse engagée de l’Afrique.

Parmi les 11 pépites représentant l’Afrique dans le débat avec Emmanuel Macron et devant un public charmant , Adam Dicko de la société civile malienne à travers l’AJCAD a su , dans la sérénité rappeler les grandes erreurs commises par l’Etat français dans ses relations avec l’Afrique notamment celles entretenues avec les pays du Sahel.

Liberté et discours décomplexé sont les qualificatifs de cette plénière du Sommet Afrique-France qui a désormais changé d’approche. les paroles étaient franches sur toutes les questions abordées lors de cette rencontre haute gamme: mode de gouvernance dans nos États et les relations bilatérales , Restitution des œuvres d’art d’Afrique se trouvant dans les musées français, la coopération militaire avec les gouvernements du sahel, la responsabilité de la France sur le sujet de l’insécurité dans ces pays et le « clash » politique entre le président de la république française et les autorités de transition du Mali, tout a été passé au peigne fin. Et la digne représentante du Mali, Adam Dicko n’est pas passé à côté de son message sur chacune des questions soulevées.

Habillée en tenue traditionnelle Bogolan traduisant l’Afrcanité et l’attachement aux valeurs particulièrement malienne , Adam Dicko tout en interpellant le président Français, sur la question de «l’appui militaire de la France aux pays du sahel» lui rappelle en ces termes « « Mr le président vous aimez dire que vous êtes au Mali pour aider le Mali, si nous n’étions pas venus au Sahel il n’allait pas avoir de gouvernement actuellement au Mali. J’ai envie de vous dire que si ce n’était pas grâce aux africains il n’allait pas avoir de France aujourd’hui… nous sommes liés. Arrêtez de dire que vous êtes venus nous aider, le terrorisme ne menace pas que le Mali, vous êtes aussi menacés… » s’est -elle exprimé en bénéficiant de bonus d’acclamations la Directrice Exécutive de AJCAD Mali.

Ce sommet est un accélérateur d’une « Rupture déjà voulue»

Aux côté des dix autres jeunes africains , elle est allée au-delà de la simple mis au point, Adam a aussi porté le message de l’espoir qu’elle nourrit tendrement à l’occasion de ce grand sommet. Pour elle, la rupture avec les pratiques relationnelles entre nos États et la France dont incarne ce sommet innovant est un fruit déjà existant en amont.
« La rupture a été voulu, les cris de coeur de jeunes africains, la rupture complète de cette posture paternaliste, la rupture de ce regard sur l’Afrique qui n’est pas un continent de misère, de chômage ou de maladie mais un continent de jeunes, de ressources, d’optimisme, d’innovation… » a-t-elle souhaité sous, encore, le coup des applaudissements.

Sincérité, courtoisie et respect dans le discours

C’est un président Français en plein cœur d’une atmosphère juvénile qui échangeait à bâton rompu avec la représentante du Mali, pays où 70 pour-cent de la jeunesse à moins de 30 ans. Au sujet des escalades verbales qui oppose le président français aux autorités de transition du Mali , Adam exhorta le chef de l’état français à marier « sincérité, respect et courtoisie » après avoir qualifié de « honte» cette posture douée de réciprocité.

La question à …

Les quelques interpellations n’ont pas suffit, le débat sur le FCFA a fait l’objet d’interrogation de la part de la jeunesse influente malienne à l’endroit de Macron. La question ainsi libellée
« Mr le président, depuis après Abidjan qu’est-ce qui a changé par rapport au Franc CFA ? » a été qu’en même répondue. « Il n’y a plus de réserve au trésor français . La décision annoncée à Abidjan sur le sujet a été mise en œuvre, les réserves obligatoires finis…on fera ce que les gouvernements et les banques régionales nous demandent…» a répondu Emmanuel Macron.