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Transition, Fin des ANR, durée, toujours, imprécise de la prolongation

Le jeudi 30 décembre 2021 au CICB s’est bouclée la phase nationale, des assises nationales de la refondation de l’État. Pour cette étape nationale qui a réuni des centaines de participants, une banque de recommandations a été formulée par les délégués des régions et communes ainsi que les différentes commissions de travail sur les 13 thématiques retenues. Au sortir, On est plus ou moins fixé sur la prolongation de la transition, 6 mois à 5 ans ‘’proposés’’.

Excepté Kidal, Ménaka et Taoudéni pour des raisons de sécurité, la phase finale a regroupé des délégués venus de tous bords, qui ont fait part des résultats des travaux de leurs localités respectives. Par contre, nous notons une déclinaison assez soutenue des ANR par la classe politique. L’impertinence de la démarche, l’enjeu inavoué de légitimer la prorogation de la transition sont les raisons principales avancées.

Permettre aux maliens de faire un état de lieu de la situation actuelle du pays, mais aussi de proposer des reformes a tous les niveaux décisions de l’État et des solutions de sorties de crises ont été la raison d’être des ANR. Sur le plan Politique, gouvernance, institutions, administration, sécurité, éducation, défense, sécurité…les propositions ont concerné essentiellement tous les domaines et secteurs de la vie de notre gouvernance.

La fin a-t-elle justifiée les moyens ?

C’est un secret de polichinelle de dire que les ANR étaient au service d’une transition militaire qui, pour des velléités à se maintenir au pouvoir et redorer son fauteuil n’hésite pas, à chaque opportunité qu’elle se crée, de violer ses propres règles.  La charte n’a plus de valeur, elle a été mangée par l’anarchie qui s’exerce sous nos jeux. La prolongation de la transition chantée comme une chorale par la grande propagande entretenue, ne doit plus étonner, car elle est enfin greffée de force à une volonté populaire.

Il y a qu’en même bien autre chose qui doit surprendre, c’est bien la durée qu’on veut de la prolongation et cette phrase de BITTAR : « c’est de six mois a cinq ans » sur le sujet fait craindre.

Doit-on donner raison à la classe politiques regroupé au sein du CSP (cadre stratégique permanent) ?

En tout cas, la communauté internationale exige le respect strict du délai de la transition au même titre que le CSP. Mais, avec le souhait d’avoir un heureux dénouement pour la sortie de crise; qui n’a que trop duré. Pour Amadou KOITA président de PS YELEN KOURA porte-parole du cadre des partis politiques pour la réussite de la transition, « la transition n’a d’autres objectifs que, de faire les élections et transférer le pouvoir le plus rapidement possible, nous devons travailler aujourd’hui pour arrondir les angles avec la CEDEAO et avec l’ensemble de la communauté internationale afin que nous sortions de cette transition, l’objectif d’une transition c’est la fin de la transition » a-t-il précisé.

Pour le camp des proches du pouvoir vouloir faire plaisir à la communauté internationale c’est de se ‘’suicider’’ en quelque sorte, la priorité, selon les fidèles aux autorités de transiton, c’est la refondation du Mali qui prime d’abord sur les autres. Pour Monsieur Jamil BITTAR porte-parole du M5 RFP « vouloir aller dans les élections maintenant c’est d’envoyer les gens dans un carnage qui ne dira pas son nom » prévient-il sur les antennes de RFI.

Une prolongation de 5 ans, de la surenchère ou quoi ?

Pour être en bon terme avec la CEDEAO, Bamako a dépêché rapidement une mission composée de SEM Abdoulaye DIOP ministre des affaires étrangères et de l’intégration africaine et de M. Zeyni MOULAYE président du panel des hautes personnalités a Accra pour rassurer la CEDEAO de leur bonne volonté de bien vouloir planifier un chronogramme détaillé conduisant la transition vers sa fin en organisant les élections libres, crédibles, et transparentes. Sur place, une transition prolongée de 5 ans a été proposée comme volonté affichée par le peuple malien lors des ANR. Le message de la délégation aurait déjà créé des grincements de dents en attendant l’appréciation des chefs d’état de l’organisation lors d’un sommet extraordinaire qui sera précédée par une visite de GoodLuck JONATHAN à Bamako.

Si , confusion il y’a, on croirait que c’est entre cette transition et un mandat présidentiel de 5 ans obtenu démocratiquement dans les urnes et non avec les armes.

Samba Balobo BAH et Sory I MAIGA